vendredi 1 novembre 2013

"Moi Hassan fil de Mohammed le Peseur, moi Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d'un barbier et baptisé de la main d'un pape, on m'appelle aujourd'hui l'Africain....On m'appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d'aucun pays, d'aucune cité, d'aucune tribu. Je suis fils de la route, ma patrie est caravane et ma vie est la plus inattendue des traversées...De ma bouche tu entendras l'arabe, le turc, le castillan, le berbère, l'hébreu, la latin et l'italien vulgaire, car toutes les langues, toutes les prières m'appartiennent...

Je vous recommande de lire un roman avant de partir pour mieux plonger dans l'Espagne des trois religions :
Léon l’Africain, roman d’Amin Maalouf, écrit en 1987 :

"Moi Hassan fil de Mohammed le Peseur, moi Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d'un barbier et baptisé de la main d'un pape, on m'appelle aujourd'hui l'Africain....On m'appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d'aucun pays, d'aucune cité, d'aucune tribu. Je suis fils de la route, ma patrie est caravane et ma vie est la plus inattendue des traversées...De ma bouche tu entendras l'arabe, le turc, le castillan, le berbère, l'hébreu, la latin et l'italien vulgaire, car toutes les langues, toutes les prières m'appartiennent...Mais je n'appartiens à aucune. Je ne suis qu'à Dieu et à la terre et c'est à eux qu'un jour je reviendrai..."

L'histoire de Léon l'Africain commence dans les années 1490 à Grenade, ville rayonnante, mais dirigée par un sultan plongé mollement dans les délices. Pour redorer un peu son blason, il déclare la guerre aux Castillans. Mal lui en prend, puisqu'après quelques victoires éphémères, les Espagnols reprennent le dessus et la ville de Grenade finit par leur être livrée. Les persécutions commencent alors envers les juifs et les musulmans. Et la famille de Léon s'exile à Fès.

Il suit son oncle dans plusieurs voyages, et prend sa place comme ambassadeur à sa mort. On voyage avec lui dans les caravanes qui traversent le désert, à Tombouctou, et au Caire lors de l'invasion de la ville par les Ottomans. Il se fait capturer par des pirates et est livré au Pape Léon X. Intégré à la famille de ce dernier, on assistera au schisme de Luther et au saccage de Rome par les troupes de Charles Quint.

Ce livre donne l'impression de vivre les évènements en même temps qu'ils se produisent. On a aussi un point de vue d’une Histoire vue du côté arabe et non pas européen. En plus de la partie "grande histoire", on a beaucoup d'informations également sur la vie quotidienne des gens de l'époque.

Léon l’Africain retrace la vie d’Hassan al-Wazzan qui est né à Grenade en Andalousie musulmane. Ce roman est une autobiographie imaginaire qui tient sa source d’une histoire vraie. En 1518, un ambassadeur maghrébin, revenant d’un pèlerinage à la Mecque, est capturé par des pirates siciliens, qui l’offrent en cadeau à Léon X, grand pape de la Renaissance. Ce voyageur s’appelait Hassan al-Wazzan. Il devient le géographe Jean-Léon de Médicis, dit Léon l’Africain…


Ce roman fait vivre toute une époque et nous transforme en spectateur des grands événements du début de la Renaissance : la chute de Grenade, la victoire de la reconquista catholique, et la fin de l’influence islamique en Europe occidentale, ainsi que les  plus belles heures de Fez, Tombouctou, de l'Italie des Médicis … C’est à cette époque que se met en place la domination hispanique, le partage du Nouveau Monde en 1494 par exemple. Ce siècle est aussi celui des grandes découvertes, l’imprimerie de Gutenberg et par cette technologie l’avènement des cartes et la précision nécessaire aux grandes découvertes terrestre et maritime. Enfin ce siècle va mettre en avant la renaissance des arts grâce à des papes mécènes qui font jaillir des talents tels que de Michel-Ange et de Botticelli.


Pour la route, une citation encore :

« Lorsque l'esprit des hommes te paraîtra étroit, dis-toi que la terre est vaste. N'hésite jamais à t'éloigner, au-delà de toutes les mers, au-delà de toutes les frontières, de toutes les patries, de toutes les croyances. »

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