lundi 24 février 2014

No se puede explicar!



Alors là je dis bravo!
C'est vraiment ce dimanche 16 février que mon groupe a eu droit à toute mon admiration, je suis épatée! Les raisons, les voici:
- Première raison: malgré une soirée un peu prolongée pour certains, tout le monde est à l'heure et a relevé le défi de se lever avant 7H pour un petit-déjeuner express et un départ à 7H45 alors qu'il a plu toute la nuit et que le jour se lève à peine sur une ville grise et brumeuse. Je l'avoue maintenant, je monte à l'Alhambra à reculons, quelle idée de partir si tôt, je crains la lassitude des étudiants. Dans le car, je trouve un appui précieux, mon bon vieux Théophile Gautier et sa description élogieuse des Grenadins, peu préoccupés par les honneurs et la gloire, bien mieux chez eux, à l'abri de leur carmen, que lancés dans le vaste monde. Son évocation du ciel toujours bleu déchaîne l'hilarité derrière moi.
- Deuxième raison: la visite magique de l'Alhambra et du Generalife commentés de main de maître par M. Darier, malgré la meute de gardiens qui nous poursuit pour que nous ne parlions pas, dans certaines salles du moins: "Ya le dijimos que no se puede explicar!". Mon collègue tient bon et poursuit fermement son programme ambitieux: découvrir l'ensemble du domaine en six heures, ce que nous ferons en passant par les murailles et jardins, le rond dans le carré du Palais inhabité de Charles Quint, les différentes salles de l'Alhambra dont celle du calife qui retient un long moment notre attention, les bassins du Generalife et puis le très gracieux escalier de l'eau où nous nous amusons un peu... Nous grelottons, le froid s'immisce par les pieds et les jambes mais nous tenons bon, nous y croyons. Nous sommes de plus en plus à l'aise avec le lexique architectural que M. Darier nous fait reprendre depuis mercredi: arcs polylobés, coupole en media naranja, plafond artesonado, stuc et écriture "C"oufique... La partie habitée par Charles Quint intéresse moins que les toilettes du calife! On aime aussi la description du vase de l'Alhambra par Gautier qu'il décrit placé dans un "recoin ignoble". 



- Troisième raison: deux excellents exposés dans l'Alhambra. Julia échappe miraculeusement aux contrôles et nous présente l'oeuvre d'Irving dans le patio de Comares. Elle est parfaitement à l'aise aussi bien dans la présentation que dans la lecture en anglais d'un court passage des Contes qu'elle commente ensuite, en nous rappelant que l'Alhambra était habité par tout un menu peuple et par ces artistes ou écrivains voyageurs qui plaçaient leur matelas où ils voulaient pour mieux s'imprégner des lieux. 




Bastien profite d'une pause dans une alcôve dont la fenêtre ouverte donne sur le Sacromonte pour présenter son travail sur les Gitans: on perçoit à ses commentaires qu'il est lui-même un très bon guitariste. VOIR DOCUMENT SUR PAGE ANNEXE.


- Quatrième raison: tout le monde est au rendez-vous de 13H30 pour monter à la forteresse. Mon petit monde m'impressionne, je pensais qu'ils en avaient assez des vieilles pierres. Non, nous montons admirer la vue sur la cité, sur la sierra en différents points de cet espace fortifié admirablement conservé. Je les abandonne un moment pour fouiller de nouvelles pages à lire dans mon Gautier mais je ne trouve rien de bien original. Je me rabats donc sur Le Soupir du More dans España ("Fondez, mes yeux, fondez en larmes!") que les étudiants écoutent avec attention et émotion. Nous-mêmes allons dire adieu à Grenade dans quelques instants.


- Cinquième raison: la journée n'est pas finie, loin de là. Départ à 16H pour Séville, nous avons plus de trois heures d'autoroute à faire, juste le temps de retrouver le soleil en route, de terminer au pas de course notre exposé sur le Mythe de Grenade dans la poésie de Lorca puis d'écouter ce dernier accompagnant La Argentinita dans El Café de Chinitas. Amir et Chloé G. nous présentent deux exposés de civi de très bon niveau sur des problématiques très actuelles: les relations entre l'Etat espagnol et les communautés religieuses que sont les juifs et les musulmans pour l'un, les revendications d'AQMI concernant l'Andalousie et Cordoue en particulier pour l'autre. VOIR DOCUMENTS SUR PAGE ANNEXE.


- Sixième et dernière raison: la soirée étudiante organisée avec maestria par Julia, notre bonne fée, assistée de Bastien, discret mais efficace. Et pourtant, ce n'était pas gagné: j'avais eu du mal à engager la discussion collective sur ce point, certains voulaient danser, d'autres penchaient pour une soirée basée sur des impros. Avant de prendre le car, nous commencions à nous dire que nous allions passer la soirée à l'hôtel. C'était sans compter l'entrain de nos deux jeunes organisateurs qui vont recueillir les conseils de notre hôtelier, vont courir réserver, rien que pour nous, un superbe bar de copas, à quelques pas de l'hôtel et motiver la troupe pour que nous y soyons à l'heure, sur notre 31.


Le reste est facile à imaginer, une magnifique fiesta: musique choisie par le barman pour nous, un peu d'alcool pour certains mais surtout beaucoup de bonne humeur. la fatigue s'est envolée et nous retrouvons nos forces pour gambader et sautiller. Olé!



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