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Un peu d'histoire... :
Les Phéniciens
À la fin du 2e millénaire, des navigateurs de la
Méditerranée extrême-orientale débarquent sur les côtes. Lorsqu’ils découvrent
les richesses du sud de la péninsule (argent, or, cuivre et étain), les Phéniciens
fondent leurs premiers comptoirs dont Cadix (1100 av. J.-C).
Le mystérieux royaume de Tartessos (13 s.-6 s. av. J.-C.)
8e et 7e s. av. J.-C. : apogée du royaume de
Tartessos, qui multiplie les échanges commerciaux avec les Phéniciens et les
Grecs installés dans le sud de la péninsule.
Ce royaume atteint son apogée au 8e s. av. J.-C., grâce
aux échanges commerciaux avec les Phéniciens et les Grecs, et s’éteint au 6e s.
av. J.- C.
La civilisation tartessienne atteignit un tel niveau de
développement qu’elle disposa de ses propres lois écrites, d’une solide
structure composée de sept classes sociales et d’une parfaite maîtrise de la
transformation des métaux. Le seul roi « historique » de la monarchie fut
Arganthonios, qui régna au 7e s. et fut loué par Hérodote, Anacréon et Pline.
Les Carthaginois (6 s. av.
J.-C., 197 av. J.-C)
Aux 6e s. et 4e s. av. J.-C., les Carthaginois
s’établissent progressivement dans le sud de la péninsule à la place des
Phéniciens : la côte méditerranéenne de l’Andalousie connaît un
développement croissant.
Lors de la deuxième guerre punique (218-201 av. J.-C.),
les Carthaginois, vaincus une deuxième fois par Rome, doivent renoncer à leurs
bases en Espagne.
La domination romaine ( 201
av. J.-C., 411 après J.-C.)
En 197 av. J.-C., les Romains conquièrent Cadix, dernière
position carthaginoise de la péninsule, mais ce sera en 40 av. J.-C., sous
l’empereur Auguste, que l’intégration de l’Hispanie dans la politique romaine
commencera vraiment.
La romanisation : L’Andalousie va connaître
plusieurs siècles de paix romaine.
Avec l’arrivée au pouvoir de Jules César , Rome établit
une véritable politique colonisatrice et favorise l’essor des cités, notamment
dans la Bétique (Andalousie). Pour loger les vétérans des guerres civiles, des
villes de la Bétique font l’objet d’un soin particulier : Cordoue (la
capitale), Cadix, Hispalis (Séville), Itálica… les soldats romains reçoivent
des terres et épousent des Ibères. Pour faciliter le déplacement des troupes et
le commerce avec la métropole (métaux, vin, huile et salaisons), des voies sont
construites .
Des Andalous au pouvoir ! Sous le règne d’Auguste
(27 av. J.-C.-14 apr. J.-C.), de nombreux patriciens d’Hispanie obtiennent la
citoyenneté romaine et s’installent à Rome. Parmi eux, des citoyens de la
Bétique comme le philosophe Sénèque , né à Cordoue (4 av.J.-C.), et son
neveu, le poète Lucain (né en 39). Tous deux se suicideront en 65 dans
la ville impériale, sur ordre de Néron.
En 74, Vespasien octroie le droit de citoyenneté aux
habitants d’Hispanie pour les remercier de leur contribution lors de la période
de crise qui a suivi l’assassinat de Néron.
Les règnes de Trajan (98-117), né à Itálica en 53,
premier empereur à n’être ni romain ni italien, et d’Hadrien (117-138),
également originaire d’Itálica, vont particulièrement marquer cette région. La
Bétique et le reste de l’Hispanie atteignent alors leur apogée.
La domination wisigothe ( 425
-711)
De 411 à 425 les Vandales et les Alains occupent
l’Andalousie, mais les Wisigoths , alliés de Rome et menés par Athaulf, les
expulsent vers le nord de l’Afrique. L’occupation wisigothe de l’Andalousie se consolide
durant le règne d’ Alaric II (484-487).
En 522, l’empereur byzantin Justinien constitue la
province byzantine du sud-est de la péninsule, qui est reconquise plus tard par
les Wisigoths.
Au 7e s., sous l’impulsion de saint Léandre (mort en 600)
et de saint Isidore (mort en 636) qui dédie ses Étymologies au roi
Flavius Sisebute, la Bétique est l’unique noyau culturel d’importance dans la
chrétienté latine. Les marchands syriens et grecs commercent avec le sud de la
péninsule, et les Juifs commencent à s’installer à Cordoue, Séville et Málaga.
Mais à la mort du roi Vitiza, le gouverneur de la
Bétique, Rodéric , se fait élire roi de préférence à Agila, héritier légitime
de Vitiza. Il sera le dernier roi wisigoth. Les partisans d’Agila font alors
appel aux Maures d’Afrique.
L’Andalousie musulmane ou
al-Andalus (8e s.-15e s.)
Au début du 8e s., le califat omeyyade de Damas conquiert
les territoires berbères d’Afrique du Nord. La péninsule arabe est devenue trop
petite et la guerre sainte permet de détourner l’agressivité des chefs berbères
vers un ennemi extérieur. Les tribus dominées adhèrent d’emblée à la foi
islamique et rejoignent les puissantes forces musulmanes.
En 711, une armée de 7 000 hommes menée par le Berbère Tarik
ibn Ziyad , gouverneur de Tanger, traverse le détroit et met en déroute Rodéric.
Elle progresse vers le nord et conquiert Tolède, capitale du royaume wisigoth.
Commence alors la domination musulmane en Espagne. L’année suivante, 712, voit
le débarquement de 18 000 soldats avec à leur tête le gouverneur Muza, chef de
l’armée de Tarik.
Damas prend de l’ampleur grâce aux conquêtes arabes. Les
califes respectent les gouvernements locaux établis dans les territoires
conquis. En 719, les troupes du calife tentent de conquérir le sud de la
France, mais Charles Martel les arrête définitivement à Poitiers. Les Arabes
s’installent dans la vallée du Guadalquivir et cèdent aux Berbères les terres
moins productives de Castille, de León et de Galice. En Arabie, la dynastie
abbasside élimine les Omeyyades.
L’émirat de Cordoue (756-929)
Bien que théoriquement soumis à l’autorité de Bagdad, la
nouvelle capitale abbasside, les émirs andalous sont pratiquement indépendants.
En755, Abd er-Rahman, survivant de la famille omeyyade,
débarque dans le sud de l’Espagne et parvient rapidement à unifier la grande
masse musulmane. Un an après, Abd er-Rahman I er s’installe à
Cordoue et s’autoproclame émir, jetant ainsi les bases du royaume andalou. La
construction de la mosquée de Cordoue débute en 784.
Mais à la mort d’Abd er-Rahman I er , toutes
les tensions apparemment apaisées resurgissent et les conflits internes se
succèdent, les différentes communautés s’affrontant (Arabes, Berbères, Juifs,
muwallads ou chrétiens convertis à l’islam). L’émirat s’affaiblit et les
royaumes chrétiens du Nord frappent plus d’une fois l’armée andalouse.
Le califat de Cordoue
(929-1031)
En 929, Abd er-Rahman III (912-961), s’autoproclame
calife.
Le nouveau califat, qui rompt définitivement tout lien
avec Bagdad, devient le royaume occidental le plus puissant, et sa cour la plus
raffinée de son époque – en 936 commence la construction de Medina Azahara.
En 978, le général Al-Mansour prend le pouvoir, devient
Premier ministre, et le calife n’est plus qu’une figure symbolique. Mais, à sa
mort en 1002, les prémices d’une guerre civile déstabilisent le califat. C’est
la fin de la dynastie omeyyade avec la rébellion des notables de Cordoue et la
destruction de Medina Azahara. Les provinces et les villes deviennent
indépendantes, et divers royaumes autonomes se créent.
Premiers royaumes de « taifas
» et domination almoravide (1009-1110)
Les royaumes de taifas (en arabe, groupes ou factions),
qui surgissent au début du 11e s., s’organisent en fonction de critères
ethniques. Ainsi, les Berbères contrôlent la côte du Guadalquivir jusqu’à
Grenade et les Arabes prédominent à Cordoue et à Séville.
Au début, les rois de taifas font et défont des
alliances avec leurs voisins et n’hésitent pas non plus à passer des accords
avec les chrétiens quand ils en ressentent la nécessité. Parfois même, ils vont
jusqu’à verser de lourds tributs pour pouvoir rester sur leurs terres.
Les monarques chrétiens profitent de la faiblesse de
leurs ennemis et s’emparent de plusieurs places importantes. En 1085, Alphonse
VI , roi de Castille et León, conquiert Tolède, et de dures campagnes
chrétiennes ont lieu contre Séville et Badajoz. Mohammed II , roi de Séville,
se sent menacé et demande de l’aide aux Almoravides qui, à l’époque, contrôlent
le nord de l’Afrique. Yusuf ben Tashefin lui répond, traverse le détroit et ne
tarde pas à prendre le contrôle de tous les royaumes de taifas . Les
expéditions d’ Alphonse Ier d’Aragon , dit le Batailleur, en Andalousie
montrent la faiblesse des Almoravides tandis qu’au Maroc surgit le mouvement
almohade.
Seconds royaumes de « taifas »
(1144-1170) et domination des Almohades
Durant une brève période, profitant de la décadence des
Almoravides, les royaumes de taifas se reconstituent, mais ils
disparaissent bientôt à la suite de l’invasion almohade dirigée par Yusuf Abd
el-Moumen .
En 1147, les troupes almohades occupent Marrakech, Tarifa
et Algésiras. Après avoir vaincu la résistance chrétienne ainsi que certains
rois d’al-Andalus, les Almohades parviennent à dominer tout le sud de la
péninsule. Séville est alors la capitale d’al-Andalus. En 1195, la
bataille d’Alarcos, où Al-Mansour réussit à vaincre le roi castillan Alponse
VIII , est le dernier grand triomphe de l’armée almohade.
la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212 : les armées de Castille, d’Aragon et de Navarre
mettent définitivement en déroute les Almohades.
Le royaume nasride (1232-1492)
et la reconquête
Alors que la puissance almohade s’essouffle, Mohammed Ier
, de la dynastie Banu Nasr ou nasride, parvient à unifier les territoires de
Grenade, de Málaga et d’Almería pour créer un royaume qui durera deux siècles
et demi.
La Reconquête avance rapidement. Sous le règne de
Ferdinand III (1217-1252), roi de Castille, les chrétiens s’emparent de Cordoue
en 1236, puis de Séville et de toute l’Andalousie occidentale en 1248. Les
Nasrides profitent de l’exode des populations d’al-Andalus, chassées par les
chrétiens, pour constituer un royaume très peuplé et hautement productif.
Cependant, les vingt-trois monarques nasrides n’ont de cesse de s’affronter en
luttes fratricides ; la chute du royaume nasride n’est que la conséquence des
violentes luttes opposant les Zégris aux Abencérages.
De 1284 à 1469, la Reconquête progresse très lentement ( et
semble mêm stagner de 1350 environ au début du 15e s.) .
En 1469, avec le mariage d’ Isabelle de Castille et de Ferdinand
d’Aragon , auxquels le pape valencien Alexandre VI donnera le titre de Rois
Catholiques, commence le début de l’unification des royaumes chrétiens. De 1482
à 1492, les Rois Catholiques entament la grande offensive contre le royaume
nasride de Grenade. Les villes musulmanes tombent les unes après les autres :
Ronda (1485), Málaga (1487), Baza (1489), Almería et Guadix (1489).
Le 2 janvier 1492, Boabdil remet les clés de Grenade
aux Rois Catholiques . Lors des capitulations, les monarques victorieux
s’engagent à respecter la religion, les lois et les coutumes de ceux qui
désireront rester dans le pays. Cependant, la même année, 1492, voit l’expulsion
des Juifs non convertis au christianisme. Plus de 150 000 d’entre eux sont
contraints d’abandonner Sefarad (l’Espagne). La plupart s’installent dans des
pays méditerranéens, où ils se constituent en communautés séfarades dont
certaines continuent à parler le castillan de cette époque (le ladino ).
Du côté musulman, on assistera de 1499 à 1591 à la
rébellion des musulmans dans les Alpujarras, puis à leur obligation de se
convertir au christianisme sous le nom de morisques. Leur expulsion définitive
sera décrétée en 1609.
Le Siècle d’or andalou
Le 3 août 1492, Christophe Colomb s’embarque dans le port
de Palos de la Frontera (Huelva). Le 12 octobre , il arrive à l’île de
Guanahani (Bahamas). Une nouvelle ère commence.
Le commerce avec l’Amérique enrichit Séville et ses
alentours, notamment Cordoue et Málaga. Séville, qui bénéficie du monopole,
devient la plus grande ville espagnole et le paradis des riches commerçants,
des aventuriers et des marginaux. En 1503 y est créée la Casa de la
Contratación , chambre et tribunal de commerce, qui accorde à la ville le
monopole des échanges entre l’Europe et l’Amérique.
En 1516, Charles Ier, futur empereur Charles Quint,
hérite du trône d’Espagne à la mort de son grand-père, Ferdinand le Catholique.
Il abdiquera en faveur de son fils, Philippe II, en 1556 .
La longue crise des 17e et 18e s.
La première moitié du 17e s, sous les règnes de Philippe
III et surtout Philippe IV, voit le début de la décadence de l’Andalousie,
provoquée en majeure partie par la diminution du nombre d’habitants, décimés
par quatre grandes épidémies de peste (celle de 1649 réduit de moitié la
population de Séville) et par l’expulsion en 1609 définitive des morisques, qui
jouaient un rôle clé dans l’agriculture.
La plupart des terres sont détenues par de grands
propriétaires. Plus de 80 % des paysans sont journaliers et seulement 7 % de la
terre appartient à ceux qui la travaillent. Se crée peu à peu une puissante
oligarchie rurale associée à l’administration municipale.
En 1641, des émeutes, dues à la terrible situation
économique, éclatent dans les principales villes andalouses.
En 1701, suite à la mort du roi Charles II, commence la guerre
de Succession d’Espagne et le pays devient le théâtre d’un conflit entre
Anglais et Français. Vainqueurs, ces derniers placent sur le trône Philippe
d’Anjou, qui sera le premier roi espagnol de la maison des Bourbons.
L’Angleterre appuie l’archiduc et prend Gibraltar (ratification par le traité
d’Utrecht en 1713).
1788 voit l’abolition du monopole colonial de Cadix qui
avait remplacé Séville comme principal port atlantique.
Les conflits sociaux du 19e siècle
La guerre d’indépendance
En 1808, l’armée de Napoléon, qui veut placer son frère
Joseph Bonaparte sur le trône d’Espagne, pénètre jusqu’en Andalousie. C’est le début
de la guerre d’indépendance . Le 19 juillet, le général Dupont est battu à Bailén
dans la province de Jaén par les troupes espagnoles commandées par le général
Castaños. Pendant l’invasion française, en 1812, les Cortes de Cadix se
réunissent et rédigent une Constitution de type libéral. En 1814, les Français
sont battus, notamment grâce aux alliés anglais.
Le déclin économique
Au milieu du 19es., on commence à exploiter de manière
rationnelle les ressources minières, qui sont cédées en 1868 à des monopoles
étrangers, anglais en particulier, et à encourager la construction navale à
Cadix. Mais cette région vit surtout du commerce des produits agricoles. Les
échanges avec les colonies, jusqu’en 1898, ainsi qu’avec divers pays européens,
permettent à une bourgeoisie libérale de se développer dans les grandes villes.
Dans les campagnes, les paysans commencent à revendiquer
certains droits. En 1840, ils s’organisent pour améliorer leurs conditions de
vie. En 1863, un vétérinaire, Pérez del Álamo, prend la tête d’un soulèvement
républicain de grande ampleur qui s’étend à Málaga, Grenade, Jaén et Almería.
En 1873 , avec la proclamation de la Ire République , apparaissent de timides
tentatives de répartition des terres. Mais deux ans plus tard, suite à la
restauration de la monarchie (Alphonse XII), l’anarchisme andalou glisse vers
le terrorisme et les grèves.
Pendant ce siècle, de nombreux Andalous ont émigré vers
d’autres régions d’Espagne ou en Amérique latine.
Le 20e siècle
De 1900 à la mort de Franco
1929 : exposition ibéro-américaine de Sevilla.
De 1900 à 1931, grèves et conflits sociaux se succèdent sans interruption. 1931 voit la
proclamation de la IIe République et de timides tentatives de réforme agraire
qui ne satisfont pas les agriculteurs, en proie au chômage et à la famine. En
janvier 1933 : grève générale…
En juillet 1936, les troupes dites « nationalistes »
menées par Francisco Franco , basées au Maroc, passent le détroit de Gibraltar.
Dans les premiers jours de la guerre civile , la majeure partie de l’Andalousie
tombe aux mains des garnisons militaires de Cadix, Grenade, Cordoue et Séville,
tandis que l’est de la région demeure fidèle à la République. La guerre
s’achèvera le 1er avril 1939 avec la prise de Madrid.
À partir de 1960, sous le régime franquiste, l’ émigration
des Andalous s’intensifie vers les régions les plus industrialisées d’Espagne
(Pays basque et Catalogne) et différents pays européens (RFA, France et
Suisse).
En 1975, Francisco Franco meurt et Juan Carlos I er devient un des acteurs de la Transition Démocratique, lui qui avait été désigné par le Caudillo comme le futur Chef de l'Etat en 1969.
1980 : autonomie de l'Andalousie.
1992 : exposition universelle de Sevilla.
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