dimanche 19 janvier 2014

Mille regretz



Rien n'est sûr concernant l'auteur de cette merveilleuse chanson qui est attribuée habituellement à Josquin des Prez.
On dit aussi, sans que cela soit une certitude, que c'était la chanson préférée de Charles Quint, né en 1500 en terre bourguignonne, élevé dans les Flandres, souverain du Saint- Empire romain germanique, fidèle admirateur des artistes italiens et notamment du Titien, le premier et dernier grand souverain européen qui parlait couramment castillan, français, flamand, anglais, italien et allemand. Il incarne toutes les contradictions d'une période marquée par l'Humanisme et la Renaissance mais aussi par les guerres et les intégrismes religieux.
Mille Regretz accompagnera l'empereur dans les périodes de sa vie les plus tragiques: le sac de Rome en 1527, la mort de son épouse, Isabelle de Portugal en 1539, l'abdication en faveur de son fils Philippe II pour la couronne espagnole et de son frère Ferdinand pour la couronne allemande, les dernières années dans le monastère hiéronymite de Yuste, en Estrémadure. 
Que de chemin parcouru depuis son arrivée en Espagne à 17 ans, ne sachant pas parler le moindre mot de castillan: ce jeune souverain arrogant qui se mettra à dos les plus riches cités de la péninsule contribuera très vite à faire de l'Espagne un empire vaste et riche "sur lequel le soleil ne se couchait jamais": du Nouveau Monde à l'Italie, des Flandres à Tunis, c'est un espace immense et complexe à gérer qu'il transmet à son fils qui lui vouera toute sa vie un profond respect.
"La grandeur a besoin  d'être quittée pour être sentie."


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